Thinking Twice About Technology and the Future of Work
Canada | 2020
Technology is being used to change power balances in workplaces and to perpetuate long-standing precarious employment relationships, Jim Stanford argues. But the exploitative practices of the gig economy reflect deliberate choices, rather than the inevitable onward march of technology, and creating better jobs also lies within our power.
Key Takeaways
New technologies, such as AI, automation and self-driving cars, have led to concerns that technology will rapidly transform and even eliminate many jobs. In this report, economist Jim Stanford reviews the literature and finds that these assumptions misunderstand how our economy works, disregard the history of labour, technology and employment relationships, and misdiagnose the challenges facing workers. He reminds us that this time of disruption is a reflection of our past choices, rather than the inevitable onward march of technology, and creating better jobs also lies within our power.
- Jim Stanford makes the link between low business investment in equipment and skills training, and a halving of productivity growth in OECD nations.
- Disruption in the relationship between employers and workers – like the gig economy – is a reflection of our past choices, rather than the inevitable onward march of technology, and creating better jobs also lies within our power.
Executive Summary
It’s usually taken for granted that the world of work is being fundamentally transformed by the irresistible, tectonic force of technology. Automation and artificial intelligence will destroy some jobs and create others. Digitized business models and on-demand platforms will convert jobs into gigs. Huge gains in productivity could usher in abundant leisure time—or create a world of digital sweatshops.
Some observers are optimistic about the economic and social benefits of these changes. Others fear a more frightening, polarized world in which the benefits of new technology are captured by a small elite, while the rest of society suffers mass unemployment and pervasive precarity. But either way, it is assumed that the driver of change is technology itself. And as the Luddites learned two centuries ago, you can’t stop technology.
This report examines the assumptions underlying these popular narratives about technology and the future of work. It adopts a longer historical perspective on the relationship between technology and work. Are these pressures and disruptions in labour markets truly unprecedented, or have we in fact seen them before? Measured in aggregate economic terms, has technological change really even sped up? Above all, is it technology driving these changes—or is there a degree of human agency and choice that is often overlooked, in both utopian and dystopian visions of the high-tech future?
The report concludes it is counterproductive for labour market stakeholders—workers, employers and policymakers—to accept that these epochal changes are technologically determined and hence inevitable. Technology itself is neither exogenous nor neutral: the trajectories of innovation always reflect the priorities and interests of those who pay for it to happen. And there is even more choice and agency at work in how and where technology is applied, and how its costs and benefits are shared. Assuming that technology drives the whole process of change, and is beyond our control, can promote passivity and complacency on the part of stakeholders and policymakers. Change is then left to occur in an unplanned, fragmented and chaotic way; opportunities for effective preparation and coordination are forsaken; and prospects for achieving a more inclusive and participatory high-tech future are squandered.
To challenge this often fatalistic approach, this paper argues that many popular assumptions about the future of work are unfounded. Specifically:
- Technology is not replacing work and, in fact, cannot replace work in a general sense.
- The “gig economy” is not a new, technologically generated development, but rather a relabelling of long-standing precarious employment relationships.
- Technology is being used to change power balances within workplaces as much as to change the nature of production itself.
- New technologies are being rolled out in the real-world economy more slowly than is often assumed.
- Additional education and skills training, while desirable, will not on their own ensure efficient adjustment to change.
Ultimately, workers face more urgent problems than being made redundant by future technology. They already face pervasive precarity, stagnant and increasingly unequal incomes, and lack avenues to exert a collective voice in their work lives. These challenges, which cannot be fixed by market forces, demand quick and powerful responses from policymakers and other labour market stakeholders. By building more representative and participatory structures and processes to address these existing challenges, we will also enhance the capacity of the labour market to manage technological change more successfully and fairly.
The paper ends by considering the concrete steps required to achieve a future of work in which conscious and collective decisions shape the forces of technology, productivity and creativity to create better jobs and build better lives.
Un deuxième regard sur la technologie et l’avenir du travail
La technologie est utilisée pour changer les rapports de force dans les milieux de travail et pour maintenir les relations de travail précaires de longue date, selon Jim Stanford. Toutefois, les pratiques d’exploitation de l’économie des petits boulots reflètent des choix délibérés, plutôt que la marche en avant inévitable de la technologie, et la création de meilleurs emplois est également entre nos mains.
Points Clés
Les développements technologiques ont soulevé des préoccupation quant à la possibilité que l’automatisation et l’intelligence artificielle feront disparaître certains emplois. Le présent rapport, de l’économiste Jim Stanford, examine les hypothèses qui sous-tendent ces discours populaires et trouve quelles relève d’une mauvaise interprétation de l’économie, de l’histoire des relations du travail, la technologie et les relations entre employeurs et travailleurs. Il nous rappelle que notre temps de rupture reflètent nos choix du passé, plutôt que la marche en avant inévitable de la technologie, et la création de meilleurs emplois est également entre nos mains.
- Jim Stanford établit un lien entre la faiblesse de l’investissement des entreprises en termes de matériel et de formation professionnelle, et la diminution de moitié de la croissance de la productivité dans les pays de l’OCDE.
- Les perturbations de la relation entre employeurs et travailleurs – telles que l’économie des petits boulots – reflètent nos choix du passé, plutôt que la marche en avant inévitable de la technologie, et la création de meilleurs emplois est également entre nos mains.
Sommaire
Généralement, il est tenu pour acquis que le monde du travail est transformé fondamentalement par la force irrésistible et tectonique de la technologie. L’automatisation et l’intelligence artificielle feront disparaître certains emplois, mais en créeront d’autres. Les modèles d’entreprise numérisés et les plateformes de travail à la demande rendront les emplois précaires. Les gains considérables en productivité pourraient générer une abondance de temps libre – ou engendrer un monde d’ateliers de misère numériques.
Certains observateurs sont optimistes quant aux retombées économiques et sociales de ces changements. D’autres craignent un monde plus effrayant et plus polarisé dans lequel une petite élite rafle les avantages de la nouvelle technologie pendant que le reste de la société croupit dans le chômage et la précarité généralisés. Mais de toute façon, on tient pour acquis que le moteur du changement est la technologie elle-même. Et comme les luddites l’ont appris il y a deux siècles, on ne peut pas arrêter la technologie.
Le présent rapport examine les hypothèses qui sous-tendent ces discours populaires sur la technologie et l’avenir du travail, dans uneoptique historique compréhensive s’intéressantaux relations entre la technologie et le travail. Ces pressions et perturbations que subissent les marchés du travail sont-elles réellement sans précédent, ou les avons-nous déjà connues par le passé? Mesuré en termes économiques, le changement technologique s’est-il d’ailleurs accéléré? Par-dessus tout, la technologie est-elle le moteur de ces changements – ou y a-t-il un facteur ou un choix humains souvent négligés dans les visions utopique et dystopique de l’avenir de la haute technologie?
Le rapport conclut qu’il est improductif pour les parties prenantes du marché du travail – travailleurs, employeurs et décideurs politiques – d’accepter que ces changements historiques sont déterminés par la technologie, et donc inévitables. La technologie n’est en soi ni exogène, ni neutre : les trajectoires de l’innovation reflètent toujours les priorités et les intérêts de ceux qui la financent. D’ailleurs, le choix et le facteur humains sont encore plus à l’œuvre lorsqu’il s’agit de déterminer les lieux où la technologie est appliquée, la manière dont elle l’est ainsi que la manière dont ses coûts et ses bénéfices sont partagés. Supposer que la technologie est le moteur de l’ensemble du processus de changement et qu’elle échappe à notre contrôle peut amener les parties prenantes et les décideurs politiques à être passifs et complaisants. Ainsi, le changement est improvisé, fragmenté et chaotique, les possibilités de préparation et de coordination efficaces sont abandonnées, et les perspectives relatives à un avenir de haute technologie plus inclusif et plus participatif sont gâchées.
Pour remettre en question cette approche souvent fataliste, le présent rapport soutient que ces hypothèses populaires sur l’avenir du travail sont sans fondement. Plus précisément :
- La technologie ne remplace pas le travail, et ne saurait, en effet, remplacer le travail au sens général.
- L’« économie des petits boulots » n’est pas une nouveauté créée par la technologie, mais plutôt une appellation nouvelle de relations de travail précaires qui existent depuis longtemps.
- La technologie est utilisée tant pour modifier les rapports de force dans les milieux de travail que pour changer la nature de la production elle-même.
- Les nouvelles technologies sont déployées dans l’économie du monde réel plus lentement qu’on ne le suppose souvent.
- Des études et une formation professionnelle supplémentaires, bien que souhaitables, ne suffiront pas pour s’adapter efficacement au changement.
En fin de compte, les travailleurs font face à des problèmes plus urgents que les licenciements dus à la technologie future. Ils sont déjà confrontés à la précarité généralisée ainsi qu’aux revenus stagnants et de plus en plus inégaux, et manquent d’occasions de faire entendre leur voix dans leur vie professionnelle. Ces défis, qui ne peuvent pas être relevés par les forces du marché, exigent des réponses rapides et efficaces de la part des décideurs politiques et des autres parties prenantes du marché de travail. En mettant en place des structures et des processus plus représentatifs et plus participatifs pour relever ces défis existants, nous améliorerons également la capacité du marché du travail à gérer le changement technologique de façon plus efficace et plus juste.
Le rapport se termine par un examen des mesures concrètes qu’il faut pour assurer à un avenir du travail, dans lequel des décisions conscientes et collectives façonnent les forces de la technologie, la productivité et la créativité pour créer de meilleurs emplois et de meilleures conditions de vie.
Published:
January 2020
Skills Next
Canadians’ needs for skills training and education are changing quickly.
In response, the Public Policy Forum (external link) , the Diversity Institute (external link) and the Future Skills Centre (external link) have joined together to publish Skills Next, a series that explores what is working in workplaces, universities, and the labour market – and where workers are falling through the gaps in our skills training system.Au fur et à mesure que la nature du travail évolue, les compétences vitales des Canadiens et Canadiennes doivent suivre.
En réponse, le Forum des politiques publiques (external link) , le Diversity Institute de l’Université Toronto Met et le Centre des compétences futures (external link) se sont associés pour publier Compétences de l’avenir, une série qui explore ce qui fonctionne dans les lieux de travail, les universités et le marché du travail – et où les travailleurs passent à travers les lacunes. dans notre système de formation professionnelle.